Influence de l’entraînement en imagerie motrice sur la force des abducteurs de hanches et effet de transfert bilatéral

Oct 25 / 11Leader

Objectif de l’étude 

  • Etudier l’effet ipsilatéral d’un entraînement avec imagerie motrice en comparant plusieurs modalités d’imagerie sur la force des abducteurs de hanches.
  • Etudier le transfert controlatéral en comparaison à un entrainement isométrique. Ces deux objectifs seront étudiés selon 2 protocoles décrits dans la méthode.

Méthode

 Schéma d’étude 

Essai clinique randomisé (RTC)

 La description de la population d’étude

 Premier protocole
51 sujets sains (25 hommes et 26 femmes)

 Second protocole
33 participants hommes sains et droitiers, inclus au début du protocole. 30 participants présentés dans les résultats.

 La ou les interventions utilisées avec les comparateurs s’il y a lieu 

 Premier protocole
3 groupes
  • Groupe imagerie motrice kinesthésique,
  • Groupe imagerie motrice kinesthésique + visuelle,
  • Groupe contrôle.
Les deux groupes imagerie ont reçu un entraînement en imagerie motrice pour la jambe droite (selon la modalité de leur groupe) de 30 min 5 jours par semaine pendant 2 semaines. Le groupe contrôle n’a reçu aucun entraînement.

 Second protocole
2 groupes
  • Le groupe imagerie motrice (kinesthésique + visuelle) pratique mentalement des contractions isométriques maximales sur les abducteurs de hanche droite.
  • Les participants du groupe exercice ont reçu en entrainement en force maximale isométrique sur la hanche droite.
Les deux groupes ont suivi 10 séances (30min) supervisées d’entraînement sur 2 semaines.

 Les variables d’intérêts mesurées et les outils de mesures 

 Premier protocole
  • Force maximale isométrique des abducteurs de hanche
  • Questionnaire de santé
  • Questionnaire de vivacité de l’imagerie (Vividness of movement imagery questionnaire-2, VMIQ-2)
  • Questionnaire d’activité physique (International Physical Activity Questionnaire, IPAQ)
  • Questionnaire de motivation avant la séance et d’effort après

 Second protocole
  • Questionnaire de santé
  • Questionnaire d’activité physique (International Physical Activity Questionnaire, IPAQ)
  • Questionnaire de vivacité de l’imagerie (Vividness of movement imagery questionnaire-2, VMIQ-2)
  • Force hand-grip main gauche (dynamomètre manuel)
  • Force maximale isométrique sur les deux hanches (dynamomètre manuel)
  • Force des abducteurs de l’épaule droite (dynamomètre manuel)
  • EMG sur les fessiers moyens (bilatéral) et deltoïde moyen de l’épaule droite
  • Questionnaire de motivation avant la séance et d’effort après

 La période de suivi s’il y a lieu et la fréquence des mesures

La période de suivi s’il y a lieu et la fréquence des mesures

Résultats

 Premier protocole
Après 2 semaines d’imagerie, les groupes d’entraînement en imagerie ont amélioré significativement la force des muscles abducteurs de hanche droite par rapport au groupe contrôle sans intervention. L’amélioration la plus importante a été observée pour le groupe imagerie kinesthésique + visuelle.

 Second protocole
Les groupes entraînement en force et entraînement imagerie motrice ont augmenté la force des muscles abducteurs de hanche droite entre le pré-test et le post-test après 2 semaines d’intervention, sans différences significatives de progression entre les groupes. Le groupe entraînement en force (entrainé sur la hanche droite) présente une tendance non significative à la diminution de la force maximale isométrique de la hanche controlatérale alors que le groupe imagerie a amélioré significativement la force isométrique maximale de la hanche non entraînée. Il n’y a pas d’effet de transfert observé sur les muscles abducteurs de l’épaule droite ou sur la force hand-grip main gauche. Une augmentation de l’amplitude EMG des moyens fessiers est observée sur la hanche entrainée pour le groupe imagerie motrice après entrainement mais pas pour le groupe entrainement en force. De même, une augmentation de l’amplitude EMG des moyens fessiers est observée sur la hanche controlatérale pour le groupe imagerie et non pour le groupe entrainement en force.

Conclusion

Conclusion

Conclusion

Conclusion

Conclusion

Conclusion

Conclusion

L’entraînement en imagerie montre un effet clair sur la force et l’activation EMG sur la jambe entrainée mais aussi sur la jambe controlatérale. L’imagerie motrice est peu couteuse et facile à mettre en place. Son utilisation, en particulier avec la modalité kinesthésique + visuelle, peut être utilisée à différents stades de rééducation avec des patients variés pour améliorer la force musculaire et le control moteur. 

Limites

L’étude est effectuée sur des sujets sains et actifs physiquement. Ceci a pu limiter la marge de progression en force avec imagerie motrice. Les protocoles d’intervention étaient courts. La gratification financière à la fin du protocole a pu influencer les motivations pour la réalisation des tâches. 

Avis du pôle scientifique

Pastille orange
Cette étude interventionnelle est un article à risque de biais modéré. En effet, la majorité des critères méthodologiques majeurs sont respectés et l’étude a bien été conduite avec des nombres de sujets nécessaires adéquates, un taux de perdus de vus très correct ainsi qu’une comparaison des groupes à priori. Cependant, un point important au trépied méthodologique de l’essai contrôlé randomisé n’est pas mentionné : l’analyse en intention de traiter. Par conséquent, les résultats de cette étude sont à prendre avec précautions car peuvent être sur ou sous-estimés par rapport à la réalité.

Référence de l’article

Alenezi MM, Hayes A, Lawrence GP and Kubis H-P (2023), Influence of motor imagery training on hip abductor muscle strength and bilateral transfer effect. Front. Physiol. 14:1188658. doi: 10.3389/fphys.2023.1188658