Nov 14 / 11Leader

Test Composite de Retour au Sport Après Reconstruction du Ligament Croisé Antérieur (K-STARTS)

Facteurs influençant les scores de retour au sport dans une analyse rétrospective de 676 patients


Entre 29,5 % et 44,3 % des athlètes opérés d’une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) subissent une nouvelle blessure (même côté ou controlatéral), ce qui suggère un retour au sport (RTS) trop précoce. Les patients qui passent des tests d’évaluation pour leur retour au sport ont un risque réduit de rerupture et un taux de retour sportif plus élevé. Le K-STARTS est considéré comme un outil de mesure objectif permettant d’évaluer l’état fonctionnel après une reconstruction du LCA. Néanmoins, les facteurs qui influencent les scores des tests de retour au sport n’ont pas encore été suffisamment étudiés. Cette étude a pour objectif de déterminer les facteurs clés qui influencent les résultats des tests RTS avec le K-STARTS chez un large échantillon de patients ayant subi une reconstruction du LCA. Nous faisons l’hypothèse que la participation à un programme de retour au sport en complément de la rééducation standard est associée à de meilleurs scores aux tests de retour au sport.

Méthodes : une analyse rétrospective des données

Prospectivement collectées a été réalisée chez les patients ayant subi une première reconstruction du LCA entre mars 2016 et mai 2017. Les critères d’inclusion étaient les patients âgés de 15 à 60 ans ayant réalisé l’évaluation K-STARTS 6 mois après la chirurgie. Les patients ayant des blessures multiligamentaires ou nécessitant des interventions concomitantes majeures ont été exclus. Les reconstructions ont été effectuées avec des greffes de tendon rotulien ou d’ischio-jambiers, parfois complétées par une procédure anterolatérale.

Tous les patients ont suivi un programme de rééducation standard en France, comprenant 40 séances. Ce programme, démarré en préopératoire, incluait l’activation des quadriceps, le travail d’amplitude articulaire et la marche avec béquilles dès la chirurgie. Le retour progressif aux activités sportives était permis à partir de 4 mois pour les sports sans pivot, 6 mois pour les sports avec pivots sans contact, et 8 à 9 mois pour les sports avec pivots et contacts.

En plus du programme de rééducation standard, les patients avaient la possibilité de suivre un programme de retour au sport (RTS) individualisé. Ce programme spécifique, encadré par des préparateurs physiques, visait à restaurer les fonctions musculaires et les schémas moteurs. Il incluait des exercices de force maximale, endurance de force, pliométrie, proprioception et techniques de réception de saut et de pivot. Le programme RTS, composé de 10 séances réparties sur 3 mois, débutait généralement à partir du 3ᵉ mois postopératoire, en parallèle à la reprise de la course.

Résultats

Un total de 676 patients (476 hommes, 200 femmes) a été inclus. L'âge moyen était de 27,6 ± 10,4 ans. Le score K-STARTS était significativement plus élevé chez les hommes par rapport aux femmes (13,9 vs 12,4 ; p < 0,001), chez les patients de moins de 30 ans (14,2 vs 12 ; p < 0,001), pour les reconstructions utilisant des greffes d’ischio-jambiers par rapport au tendon rotulien (13,5 vs 13,1 ; p = 0,03), et chez ceux ayant complété le programme RTS supplémentaire (17,1 vs 13,1 ; p < 0,001). Le seul facteur influençant de manière significative le score K-STARTS au-delà du seuil de changement minimal détectable (MDC) était la participation au programme RTS.

Discussion

Discussion Les résultats montrent que l’âge, le sexe, la participation à un programme RTS spécifique et le type de greffe influencent significativement le score K-STARTS à 6 mois post-reconstruction. Cependant, l'achèvement du programme RTS était le seul facteur à dépasser le seuil MDC. Cela est cohérent avec des études récentes, montrant que la rééducation complète est le principal facteur de succès du RTS. Les patients ayant terminé leur rééducation avaient jusqu’à 8 fois plus de chances de valider leur retour au sport, tandis que ceux n'ayant pas complété leur programme avaient un taux d’échec plus élevé.

Conclusion

 La participation à un programme de retour au sport en complément de la rééducation standard est le facteur le plus déterminant pour améliorer les scores K-STARTS à 6 mois après une reconstruction du LCA.

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